Les «forêts classées»: une empreinte coloniale dans les paysages végétaux. Approche par deux récits à l'ouest du Burkina Faso - Espaces et Sociétés - Angers Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Africana studia Année : 2019

Les «forêts classées»: une empreinte coloniale dans les paysages végétaux. Approche par deux récits à l'ouest du Burkina Faso

Sébastien Caillault

Résumé

Lorsque l’on regarde des cartes des espaces ruraux en Afrique de l’ouest, il est aisé de voir des zonages de protection de la nature. Pour les pays de l’ancienne Afrique Occidentale Française (A.O.F), un certain nombre de ces espaces ont été établis à l’époque coloniale pour différentes fonctions telles que la production de bois ou bien la chasse (Saul et al.,2003). Ainsi dans l’ouest du Burkina Faso, région cotonnière souvent considérée comme le poumon économique du pays, il existe une petite dizaine d’aires protégées principalement disposées le long des cours d’eau. Elles sont aujourd’hui reparties autour de fonctions plus ou moins spécifiques qui vont de l’activité cynégétique à la foresterie en passant parfois par l’écotourisme. Ces paysages de savanes, verts, boisés et pâturés tranchent souvent avec les alentours cultivés qui sont majoritairement travaillés par de petites exploitations agricoles familiales. Cette rupture moderne des faciès expliquent en partie les raisons pour lesquelles ces aires protégées sont désormais vues comme des réservoirs de biodiversité face au front pionnier agricole. Pourtant différentes études rapportent que cette division des fonctions est très contemporaines et que les activités passées et actuelles dans ces espaces protégés sont loin d’être anecdotiques. Ce travail s’inscrit ainsi dans une volonté de comprendre les mutations et recompositions de ces espaces à travers l’étude d’un périmètre le long de la rivière du Tui, il s’agit des «forets classées du Tui et de Maro». Suite à différents travaux principalement basés sur la lecture de cartes et de photographies aériennes (Caillault et al., 2012), nous cherchons ici à interroger la littérature locale pour avoir un autre angle d’analyse de ces «forêts». Différentes questions structurent notre propos: les «forêts classées» ne sont-elles que le fait d’un héritage colonial? Nous formulons alors l’hypothèse que la littérature locale peut nous éclairer sur un patrimoine végétal vivant qui tient des racines plus profondes et plus anciennes que le classement de ces zones dans les années 1930. Ce travail tente ainsi de fournir quelques pistes pour aller vers une histoire environnementale de la Boucle du Tui.
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  • HAL Id : hal-02884890 , version 1

Citer

Sébastien Caillault. Les «forêts classées»: une empreinte coloniale dans les paysages végétaux. Approche par deux récits à l'ouest du Burkina Faso. Africana studia, 2019, 32, pp.61-66. ⟨hal-02884890⟩
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