Environnement végétal et collecte du bois de feu au Néolithique dans le sud du bassin de l’Escaut (5200-2200 BC) - MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Bulletin de la Société préhistorique française Année : 2018

Environnement végétal et collecte du bois de feu au Néolithique dans le sud du bassin de l’Escaut (5200-2200 BC)

Élisabeth Panloups

Résumé

This comparison of palynological (73 spectra) and anthracological (9 sites, 305 samples) results aims to understand the environment in which the sites are located and the vegetation dynamics during the Neolithic period in the southern Scheldt basin (5 200-2 200 BC). The seven regional palynological sequences cover the first part of the Atlantic to the Subboreal chronozone (i. e. 6 500 to 1 000 BC). The palynological spectra are distributed over seven sequences that come mainly from valley bottoms, near or at some distance from Neolithic sites. Others come from riverbank dated by archaeological material and radiocarbon dates. A sequence comes from a stratified archaeological structure whose primary use is interpreted as a flax retting pit. Regarding charcoal analysis, the Early Neolithic period is represented by one Linearbandkeramik site that includes two phases of occupation. The four sites from the Middle Neolithic II period (4 200-3 800 BC) belong to the Spiere group. The Final Neolithic period (2 900-2 200 BC) is constitute of four sites attributed to the Deûle-Escaut group. Two types of sites are distinguished. Aubechies, Sauchy-Lestrée, Marquion and Rebreuve-Ranchicourt are habitat sites without palisades or enclosures, located on well-drained soils. The ditches and/ or fencing enclosures of Spiere, Carvin, and the two sites of Houplin-Ancoisne are located on wet soils, with or without preserved houses. The charcoal fragments come from detrital fillings of hollow structures (pit, posthole, ditch segment) or riverbank deposits. In these contexts, charcoals are generally diffuse in the sediment and may correspond to firewood, that is to say wood harvested in the first instance for combustion activities. Nevertheless, the anthropic activities at the origin of charcoal deposits can be heterogeneous. Some of the charcoal fragments could correspond to by-products of timber processing used, in a second stage, as firewood.
Cette comparaison des résultats palynologiques (73 spectres) et anthracologiques (9 sites, 305 prélèvements) a pour but d’appréhender l’environnement dans lequel les sites sont implantés et la dynamique de la végétation au cours du Néolithique dans le sud du bassin de l’Escaut. Les premiers groupes néolithiques sont arrivés dans un milieu où prédominent le tilleul, le noisetier et le chêne. Dans les assemblages anthracologiques du Rubané (5 200-5 000 BC), la domination du noisetier pourrait être liée à un retard dans la reconquête de la chênaie aux sources de la Dendre, mais aussi à des pratiques humaines mésolithiques antérieures. Le tilleul est sous-représenté dans les ressources en bois de feu par rapport à sa disponibilité près des sites néolithiques. Durant la seconde moitié de l’Atlantique, l’environnement ligneux évolue peu, sauf l’aulnaie qui se développe en fond de vallée. Les communautés du groupe de Spiere (4 200-3 800 BC) ont parcouru des milieux diversifiés pour la collecte du combustible. Le chêne est généralement largement dominant posant la question de sa surreprésentation en anthracologie au détriment du tilleul et du noisetier encore bien visibles en palynologie. La ripisylve est bien enregistrée par l’anthracologie, à différent stade de son développement. L’aulnaie mature n’est visible que sur les sites à enceinte et la collecte des lisières à Maloideae sont particulièrement marquées à cette période. Au Subboréal, on assiste à une augmentation de l’humidité atmosphérique avec l’arrivée du hêtre (en palynologie) et de l’if (en anthracologie). Les groupes du Deûle-Escaut (2 900-2 200 BC) ont collecté leur combustible au sein de la chênaie-frênaie et, selon les sites, les lisières sur sols sec (sites d’habitat) ou l’aulnaie mature (sites à enceinte). L’importance de la ripisylve et du frêne peut être corrélée à la localisation des sites en bordure de berge, mais peut-être aussi, par les modalités d’aménagement de ces zones humides. En plus de l’if, l’érable est également caractéristique de la période.
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Citer

Aurélie Salavert, Muriel Boulen, Sylvie Coubray, Alexa Dufraisse, Amposta Arielle, et al.. Environnement végétal et collecte du bois de feu au Néolithique dans le sud du bassin de l’Escaut (5200-2200 BC). Bulletin de la Société préhistorique française, 2018, 115 (4), pp.701-731. ⟨10.3406/bspf.2018.14945⟩. ⟨mnhn-02375079⟩
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