NEOLITHIC DIETARY PRACTICES AND MONUMENTAL NECROPOLIS: THE CASE OF THE BALLOY-LES-RÉAUDINS SITE (CERNY CULTURE, 5TH MILLENNIUM BC, PARISIAN BASIN)
Pratiques alimentaires et nécropoles monumentales au Néolithique. Le cas des sujets du site de Balloy Les Réaudins (Culture de Cerny, Ve Millénaire, Bassin parisien)
Résumé
La nécropole de Balloy (Seine-et-Marne) rassemble 18 structures monumentales spécifiques à la culture de Cerny. Ces enclos géants abritent entre une et dix sépultures. L’analyse archéoanthropologique du site révèle une structuration raisonnée de l’espace en fonction du sexe des défunts et des
statuts exprimés dans la mort. Un comportement funéraire différentiel est observé entre les sujets inhumés à l’intérieur et à l’extérieur des monuments, mais une hiérarchisationdes espaces voués à accueillir les sépultures est également tangible à l’intérieur même des enclos. L’objectif de cette communication est de voir dans quelle mesure les modalités de structuration funéraire identifiées sont corrélées à des comportements alimentaires spécifiques au sein du groupe via l’analyse isotopique des squelettes. Les dosages isotopiques du carbone et de l’azote ont été réalisés sur 22 échantillons de collagènes humains (huit femmes, 11 hommes et trois individus de sexe indéterminé). Les critères de conservation
attestent de la fiabilité des données isotopiques pour 21 d’entre eux. Les valeurs isotopiques présentent des valeurs homogènes qui s’étendent de –21,5 à –20,5 ‰ (–20,9 ± 0,3 ‰, n = 21) pour le carbone et de 9,5 à 11,7 ‰ (10,8 ± 0,6 ‰, n = 21) pour l’azote. Ces valeurs s’accordent
avec l’origine géographique des sujets ainsi qu’avec les données de la littérature. L’analyse interindividuelle ne montre pas de groupe particulier quelle que soit la variable biologique considérée (sexe/âge) indiquant une certaine homogénéité des pratiques alimentaires entre ces sujets.
Le référentiel environnemental local (ossements animaux de Balloy), en cours d’analyse, permettra 1) de préciser la nature des protéines consommées (espèces végétales et animales de prairies ou de milieux forestiers) et 2) de cerner la quantité de protéines animales ingérée. Des comparaisons intersites permettront d’aborder les questions de hiérarchisation sociale et de pratiques alimentaires régionales au
Néolithique moyen.