Vers le large. Pister les évolutions des pratiques de pêche grâce à l’archéo-ichtyologie. Exemple du port médiéval de Qalhat (Sultanat d’Oman)
Abstract
Avec les plus de 1300 km de côtes qui les entourent, les habitants du Sultanat d’Oman se sont très tôt tournés vers la mer et l’exploitation de ses ressources. En effet, dans la région, les périodes préhistoriques sont les mieux connues du fait des efforts archéologiques déployés pour comprendre les nombreux amas coquilliers dispersés le long du littoral. Les sites fouillés pour les périodes protohistoriques et antiques sont beaucoup plus rares, quant aux sites médiévaux, ils sont quasi inexistants. Aujourd’hui encore, les activités halieutiques du Sultanat d’Oman, essentiellement artisanales et traditionnelles, occupent une place majeure dans l’économie de cette population et chaque omanais peut posséder un filet pour aller pêcher. Puissante nation maritime jusqu’au XIXème siècle, le Sultanat d’Oman a développé des pratiques de pêche adaptées à l’exploitation de milieux particuliers (espèces de récifs, grandes espèces pélagiques, petites espèces pélagiques), mais les données archéologiques manquent pour comprendre leurs mises en place et leurs évolutions.
La cité portuaire de Qalhat (début du XIIème siècle à la fin du XVIème siècle) est l’un des rares sites médiévaux à avoir été fouillé en péninsule arabique. La fouille du bâtiment B94, supposé être un atelier de découpe de poisson, offre du matériel pour avoir accès à l’histoire de la pêche de cette région du monde.