Préhistoire et géologie du Quaternaire à Abbeville, une histoire commune, de Boucher de Perthes et Prestwich à aujourd’hui - MNHN - Muséum national d'Histoire naturelle Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Préhistoire et géologie du Quaternaire à Abbeville, une histoire commune, de Boucher de Perthes et Prestwich à aujourd’hui

Amélie Vialet

Résumé

Les gisements paléolithiques associés aux formations fluviatiles fossiles de la Somme à Abbeville ont joué un rôle considérable dans la reconnaissance de l’ancienneté de l’Homme. Dès la fin du XVIIIe siècle, les travaux menés par la Société d’émulation d’Abbeville furent à l’origine de l’émergence d’études dans la vallée de la Somme portant à la fois sur la Géologie du Quaternaire et la Préhistoire. C’est au sein de cette société savante que Jacques Boucher de Perthes initia dès 1837 ces recherches sur les célèbres localités de Menchecourt, de l’Hôpital et de Moulin Quignon. Ces observations furent rapidement confirmées par des géologues, tels que Gaudry, Buteux ou Prestwich. C’est ce dernier qui fit connaître les gisements abbevillois au Royaume Uni et ses observations furent utilisées dès 1859 par Lyell pour démontrer l’antiquité des vestiges archéologiques qui avaient été récoltés sur ces localités. Un temps freinées par la controverse liée à la découverte des restes humains de Moulin Quignon (1863-1864) qui décrédibilisa cette dernière localité, les recherches menées dans la vallée de la Somme, et en particulier à Abbeville, ne tardèrent pas à reprendre. Toutefois, si les travaux menés par d’Ault du Mesnil de 1875 à 1898 eurent le mérite de remettre au premier plan l’importance archéologique des gisements abbevillois et de laisser entrevoir la complexité de leurs enregistrements quaternaires, l’imprécision géographique et stratigraphique découlant de ces rares écrits couplée à l’abandon progressif des différentes gravières dont il suivit l’exploitation jetèrent un discrédit important sur ces découvertes et les observations stratigraphiques qu’il y avait faites. Les recherches menées par Victor Commont à la Carrière Carpentier entre 1904 et 1918, caractérisées au contraire par l’excellence des données stratigraphiques et iconographiques qu’il produisit pour chacun des sites étudiés et en raison de l’absence de découvertes archéologiques dans les niveaux fluviatiles, allaient encore plus faire douter les préhistoriens suivants de la véracité des témoignages d’Ault, malgré les efforts déployés par l’abbé Breuil pour concilier ceux-ci et les observations de Commont. Entre les deux guerres mondiales, Breuil et Aufrère reprirent l’étude des gisements abbevillois alors encore accessibles, tentèrent d’en assurer la préservation, via le rachat et le classement des carrières Carpentier et Léon, intervention décisive dans la réhabilitation archéologique de ces gisements. Ces recherches furent à l’origine des travaux chronostratigraphiques menés sur ces gisements majeurs de la Préhistoire ancienne européenne jusqu’à aujourd’hui.
Fichier non déposé

Dates et versions

mnhn-03972271 , version 1 (03-02-2023)

Identifiants

  • HAL Id : mnhn-03972271 , version 1

Citer

Jean-Jacques Bahain, Pierre Antoine, Patrick Auguste, Sylvie Coutard, Christophe Falguères, et al.. Préhistoire et géologie du Quaternaire à Abbeville, une histoire commune, de Boucher de Perthes et Prestwich à aujourd’hui. Toute une (pré)histoire en Somme - État des connaissances sur la préhistoire et l'histoire des recherches en vallée de la Somme, Nov 2018, Abbeville, France. ⟨mnhn-03972271⟩
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