La biodiversité floristique des cimetières franciliens - Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien Accéder directement au contenu
Rapport Année : 2024

La biodiversité floristique des cimetières franciliens

Résumé

La biodiversité dans les cimetières en France a fait l’objet de peu d’intérêt jusqu’à présent. Cette étude porte sur la biodiversité de la flore vasculaire de la moitié des cimetières d’Île-de-France (n=817), avec des inventaires couvrant l’ensemble de la saison de végétation. La première partie du travail a consisté à caractériser la flore spontanée des cimetières en termes d’indigénat et de patrimonialité. Dans un deuxième temps, nous avons cherché à mettre en évidence les spécificités de la flore des cimetières comparativement à la flore des autres milieux urbanisés. Enfin, nous avons évalué l’effet du gradient d’urbanisation sur la distribution des espèces des cimetières. 731 espèces spontanées ont été observées dont 84% sont indigènes. Parmi ces dernières, 69 peuvent être considérées comme patrimoniales ; ce sont des espèces liées à des habitats anthropiques mais aussi des espèces de pelouses calcicoles ou acidiphiles. 13% des cimetières inventoriés hébergent au moins une de ces espèces patrimoniales. 288 espèces sont significativement plus fréquentes et spécifiques des cimetières contre 73 qui se trouvent plutôt dans les autres espaces urbanisés. La principale différence entre ces deux groupes d’espèces réside dans leur habitat préférentiel. Les espèces liées aux cimetières sont des espèces liées à des habitats semi-naturels (landes et pelouses acides, pelouses calcaires, prairies ou cultures) tandis que les espèces qui sont observées plus spécifiquement dans les autres milieux urbanisés sont des espèces forestières ou de zones humides. Enfin, concernant les espèces dont la distribution est affectée par le gradient d’urbanisation, il apparaît que les espèces spécifiquement liées aux cimetières en contexte urbain sont très largement des espèces exotiques alors que le lot d’espèces liées aux cimetières ruraux sont quasiment toutes indigènes. Les espèces des habitats semi-naturels herbacés (landes et pelouses acides, pelouses calcaires, prairies) sont beaucoup plus représentées parmi les espèces liées aux cimetières ruraux alors que les espèces liées aux cimetières urbains sont plus souvent des espèces des forêts et lisières et des habitats anthropiques. Cette étude montre que les cimetières sont des espaces de première importance pour la conservation de la flore des milieux semi-naturels herbacés secs en contexte anthropique. Les allées jouent aussi un rôle important pour la conservation de la flore patrimoniale et ordinaire qui est originale pour des milieux anthropisés ; pour maintenir l'intérêt de ces allées, il faut les laisser s'enherber spontanément et ne pas les imperméabiliser ou les engazonner.
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Dates et versions

mnhn-04416751 , version 1 (25-01-2024)

Licence

Domaine public

Identifiants

  • HAL Id : mnhn-04416751 , version 1

Citer

Jeanne Vallet. La biodiversité floristique des cimetières franciliens : Spécificités par rapport aux autres espaces urbanisés et effet du gradient d'urbanisation. CBNBP - MNHN, Délégation Ile-de-France, 61 rue Buffon - CP53 - 75005 PARIS cedex 05 - FRANCE. 2024. ⟨mnhn-04416751⟩

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