‘‘Alors, à qui la faute ?’’ - Maison Archéologie & Ethnologie René-Ginouvès Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue L'Homme - Revue française d'anthropologie Année : 2017

« Who is to Blame ? »

‘‘Alors, à qui la faute ?’’

Résumé

In the 2000s, the Indian government implemented free maternal healthcare in order to reduce infant mortality. With the implementation of this new policy, institutional delivery rates in institutions rose from 38.7% to 78.9% over the past ten years. Is it thus implied that hospital staff might become responsible for the health status of children to be born ? Drawing upon the intersection between medical anthropology and the sociology of risk, this article examines a turning point in the history of prenatal and infant healthcare. It explores under which conditions parents may be held responsible for the death of their child when they choose hospital delivery (as they are encouraged to do). Using a government hospital ethnography case study from Jaipur (Rajasthan), this research sheds light on the contradictions inherent in this recent change. It also analyses the reasons for which hospital staff avoid accusations of potential liability and exempt themselves from responsibility. This study has a twofold objective: not only to question the notion of responsibility, given this deep transformation in obstetric practices, but also to bring new perspective to social and religious imputations throughout India. On a larger scope, this Indian case study invites us to reconsider the forms of correlations between the principles of the welfare state and the individual responsibility.
Pour lutter contre la mortalité infantile, le gouvernement indien a rendu les soins obstétriques gratuits dans les années 2000. Avec l’instauration de ces politiques, le taux d’accouchement institutionnalisé a ainsi bondi de 38,7 % à 78,9 % au cours de ces dix dernières années. Pour autant, le personnel hospitalier devient-il dès lors responsable de l’état de santé des enfants à naître ? Situé à la croisée de l’anthropologie médicale et de la sociologie du risque, cet article rend compte d’un tournant sanitaire historique. Il interroge les conditions dans lesquelles des parents peuvent être tenus pour responsables du décès de leur enfant lorsqu’ils optent pour l’accouchement à l’hôpital comme on les y incite. Fondé sur l’ethnographie d’un hôpital public à Jaipur (Rajasthan), l’article met en lumière des contradictions inhérentes à ce changement et analyse les raisons pour lesquelles les soignants cherchent, coûte que coûte, à déjouer les potentielles accusations des familles et à se dédouaner de toute responsabilité. Si cette étude permet d'interroger la notion de responsabilité à partir d'une transformation profonde des pratiques obstétriques, elle permet aussi d’apporter un regard nouveau sur les imputations sociales et religieuses qui traversent la société indienne contemporaine. Plus largement, le cas indien invite à repenser les formes de corrélations entre les principes de l’État providence et la responsabilité individuelle.
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hal-03352882 , version 1 (23-09-2021)

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Citer

Clémence Jullien. ‘‘Alors, à qui la faute ?’’ : Mort périnatale et accusations croisées dans une maternité au Rajasthan (Inde). L'Homme - Revue française d'anthropologie, 2017, De la responsabilité, 223-224, pp.131-160. ⟨10.4000/lhomme.30691⟩. ⟨hal-03352882⟩
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